Frapper une conduite souterraine invisible – de gaz, d’électricité ou autre – peut interrompre la construction, créer des risques pour la sécurité et entraîner des réparations coûteuses. Les cartes de services publics traditionnelles sont souvent obsolètes ou inexactes, ce qui fait des fouilles un jeu de hasard risqué. Cependant, la cartographie de réalité augmentée (RA) change la donne, en donnant aux ingénieurs la possibilité de visualiser les infrastructures souterraines avec une précision sans précédent.
Cet article explique le fonctionnement de la cartographie AR, les outils nécessaires à sa mise en œuvre et les avantages qu’elle apporte aux chantiers de construction.
Qu’est-ce que la cartographie AR pour la construction ?
La cartographie AR superpose les données numériques des services publics directement sur une vue en direct du monde physique, à l’aide d’un smartphone, d’une tablette ou d’un casque AR. Au lieu de référencer des plans 2D, les ingénieurs peuvent désormais voir les pipelines, câbles et conduits enterrés projetés sur le sol devant eux – avec code couleur, étiquetés et mis à l’échelle en fonction de leur emplacement réel.
Comment ça marche ? Les technologies de base
La visualisation des utilitaires AR n’est pas magique ; c’est la convergence de quatre technologies clés :
- Données utilitaires géospatiales : Données SIG ou BIM précises détaillant la position, la profondeur et le type de services souterrains.
- Positionnement GNSS/GPS : Le positionnement par satellite garantit que l’affichage AR s’aligne avec les coordonnées du monde réel.
- Appareil mobile avec fonctionnalité AR : Un smartphone, une tablette ou un casque AR équipé d’une caméra et de capteurs de mouvement.
- AR Software Engine : Cette application aligne les modèles utilitaires numériques sur les coordonnées physiques, mettant à jour l’affichage à mesure que l’utilisateur se déplace.
Lorsqu’un ingénieur pointe son appareil vers le sol, le logiciel AR superpose en temps réel des modèles 3D des services publics enterrés. Cela leur permet de « voir à travers le sol », en identifiant où chaque service public passe sous leurs pieds.
Un guide étape par étape pour utiliser le mappage AR
Voici comment mettre en œuvre la visualisation des utilitaires AR sur site :
- Collecte et préparation des données : Rassemblez les données d’utilitaires SIG, CAO ou BIM existantes à partir d’enquêtes, d’entrepreneurs ou de sources gouvernementales. Assurez-vous que les données incluent des coordonnées et des informations sur la profondeur. Nettoyez et standardisez le format (GeoJSON, DWG ou IFC sont courants).
- Intégration logicielle : Importez les données dans une plate-forme de cartographie AR telle que vGIS Utilities, Trimble SiteVision, Esri ArcGIS Field Maps (avec modules complémentaires AR), Augview ou Spectar AR. Ces outils convertissent les cartes 2D en modèles géoréférencés 3D.
- Calibrage : Utilisez un récepteur GNSS de haute précision pour calibrer l’environnement AR. Alignez les points de repère connus du site pour garantir que le modèle numérique correspond avec précision aux coordonnées du monde réel.
- Visualisation en temps réel : Parcourez le site en tenant l’appareil devant vous. L’affichage AR superposera les services publics souterrains sous forme de lignes 3D colorées, étiquetées avec des informations sur le type, la profondeur, le matériau et la propriété.
- Capturer et partager : Prenez des captures d’écran, ajoutez des notes et créez des balises de problème directement dans l’application. Partagez instantanément ces visuels annotés avec les équipes de conception et d’excavation pour la coordination.
Pourquoi la cartographie AR est importante : les avantages
- Sécurité améliorée : Connaître l’emplacement précis des services publics enterrés avant l’excavation évite les grèves accidentelles, protégeant ainsi les travailleurs et le public.
- Coordination précise : Les ingénieurs peuvent vérifier les relations entre les services publics dans l’espace réel, réduisant ainsi les conflits et les réacheminements coûteux.
- Économies de temps et d’argent : Élimine le recours à des dessins obsolètes et à de multiples visites sur site. Une seule analyse AR peut confirmer l’emplacement de tous les services.
- Communication améliorée : Les visuels AR sont faciles à comprendre, simplifiant la communication entre les entrepreneurs, les concepteurs et les clients.
- Intégration avec les systèmes existants : Les outils AR modernes s’intègrent aux bases de données BIM et SIG, permettant la création de jumeaux numériques pour la gestion des actifs à long terme.
Considérations relatives à l’équipement et à la précision
Pour des résultats optimaux :
- Utilisez un équipement GNSS de qualité topographique pour plus de précision (à ± 5 cm).
- Vérifiez les données AR avec les marquages utilitaires physiques existants avant de creuser.
- Calibrez l’environnement AR en utilisant des points de contrôle connus.
- Évitez d’utiliser la RA sous une forte couverture nuageuse ou des structures métalliques, car les signaux GPS peuvent être faibles.
- Gardez les données SIG/BIM à jour avec toute nouvelle installation ou réacheminement.
La cartographie AR remplace-t-elle le GPR ?
Pas entièrement. La cartographie AR visualise les services publics connus, tandis que le radar à pénétration de sol (GPR) détecte les services non documentés. L’approche la plus efficace consiste à utiliser les deux technologies ensemble.
En conclusion, la cartographie AR transforme la manière dont les professionnels de la construction interagissent avec les infrastructures souterraines. En comblant le fossé entre les données numériques et le monde physique, il apporte des améliorations significatives en matière de sécurité, des économies de coûts et une coordination améliorée. À mesure que la technologie AR évolue, elle deviendra un outil essentiel pour gérer les actifs souterrains et minimiser les risques sur les chantiers de construction.
